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Économie

Moi aussi je veux devenir trader (et tout comprendre au trading)

Gagner des mille et des cents en quelques secondes, avoir les yeux rivés sur 8 écrans d’ordinateur, analyser des courbes et des graphiques qui donnent encore plus le vertige que n’importe quelle montagne russe… Voilà l’image que j’avais du métier de trader.

Et si cette représentation caricaturale des traders repose gentiment dans l’imaginaire collectif, ce n’est pas seulement parce que nos cerveaux sont intellectuellement inférieurs à ceux des génies de la Bourse ; c’est aussi parce qu’il y a toute une image ardemment cultivée autour de ce métier et de l’univers du trading. Prenez l’exemple de DiCaprio qui joue le golden boy au col blanc, enivré par les dollars dans Le Loup de Wall Street, et vous verrez qu’on tombe vite dans les clichés.

Alors stop les idées reçues et creusons ensemble pour démystifier les activités du trader, et plus généralement, comprendre le trading.

Comprendre le trading : en quoi consiste-t-il ?

Le trading consiste tout simplement à acheter à un faible prix des produits financiers pour les revendre plus cher, et donc faire du profit en gagnant plus d’argent. Généralement, le trader travaille soit pour une banque ou pour une société de bourse. 

Traders derrière leurs 10 écrans

Le trader est donc à la fois un joueur de poker et un mathématicien, dont la grande difficulté est d’anticiper la hausse des produits financiers pour les acheter, et d’anticiper leur baisse pour les revendre sans perdre d’argent.

Pour pouvoir anticiper les fluctuations de l’économie mondiale, le trader n’a pas d’autre choix que de se tenir au courant de l’actualité du monde entier en temps réel : il suit les cours de la Bourse et des matières premières, il est à l’affut de la moindre déclaration du président de la Banque Centrale Européenne ou de la Fed. Pourquoi ? Car ces informations lui sont précieuses pour tenter de « prévoir » l’avenir et les fluctuations des marchés mondiaux.

Mais concrètement, qu’est-ce qu’un trader achète ou revend ?

Alors oui, acheter des « produits financiers », c’est très abstrait. Il ne s’agit pas ici de baguettes de pain ou de paires de chaussures ; bien au contraire, le trader achète des actions, des obligations, des titres, des devises, etc. 

Pour faire simple, dites vous que ce que le trader achète ou revend ce sont des devises, des matières premières, des parts du capital d’une entreprise dont le prix varie selon l’offre, la demande et les performances de l’entreprise.

Et vous l’aurez compris : si vous cherchez la sécurité (c’est-à-dire ne pas ruiner toute votre famille en 30 secondes) mieux vaut acheter des titres aux grandes entreprises comme celles du CAC 40 (ex. Total, L’Oréal, Sanofi, BNP Paribas, etc.) car les risques de perdre de l’argent sont moins importants, et par extension, les gains moins conséquents.

Être trader, c’est donc investir de l’argent dans des entreprises ?

Alors certes, lorsqu’une entreprise entre en Bourse, les investisseurs sont alors libres d’acheter des parts de l’entreprise, ce qui est généralement une bonne nouvelle pour l’entreprise car elle va récupérer plein d’argent que les banques ne sont pas en mesure de lui prêter (pour revoir les bases de la Bourse, c’est ici). On parle alors d’entreprises « cotées en bourse », ce qui signifie qu’une part de leur capital est ouvert aux investisseurs dans le but de pallier à certains manques de liquidités.

Mais ici, il est important de différencier deux grandes manières d’agir en bourse : le trading et l’investissement.

  • Dans l’investissement, il y a une notion importante de possession. Par exemple, on investit dans L’Oréal pour posséder des actions L’Oréal, ce qui sous-entend de garder ces actions un certain temps (bien souvent, des années) dans le but de profiter des jolis dividendes, ou de participer aux assemblées générales de l’entreprise.
  • Le trading, lui, exclut totalement cette notion de possession : alors oui si on achète des actions L’Oréal et qu’on les revend 2 jours après avec un gain de 5%, on les aura possédées pendant 2 jours, mais cela n’a aucune importance pour le trader. Ce qui compte pour lui, ce n’est pas de posséder mais de faire une plus-value rapidement. 

De ce fait, certains produits financiers comme par exemple les warrants et les CFD ne sont faits que pour être tradés, et ne concernent donc que les traders (et non les investisseurs, qui recherchent des bénéfices sur le long terme).

Les warrants et les CFD : les meilleurs amis des traders

1- Le warrant

Un warrant est un produit financier que l’on peut acheter ou revendre, comme une action ou une obligation. Seule différence : on ne possède pas un warrant (contrairement à une action qui une fois achetée, appartient à l’investisseur). Le warrant garantit simplement de pouvoir acheter ou de pouvoir vendre une action à une date (on parle de l’échéance du warrant) et à un prix déjà fixé (c’est le strike du warrant). En gros, le warrant est comme un yaourt, il a une date de péremption.

Alors pourquoi les traders achètent des warrants ? Parce que les warrants permettent aux traders de parier sur la hausse ou la baisse d’une action (par exemple la hausse ou la baisse du dollar, de l’or, du baril de pétrole, etc.) et donc de se faire plein d’argent -lorsqu’ils parient juste- : les warrants dont on parie sur la hausse s’appellent les calls et ceux dont on parie sur la baisse s’appellent les puts.

comprendre le trading : explication des warrants

Exemple : nous sommes le 1er juillet et Michel possède des actions chez Total qui valent 50€. Suite à de nombreuses analyses très pointues, Michel pense que ses actions vont augmenter dans les mois à venir. Alors pour profiter de la hausse qu’il a prévu, Michel va acheter un call warrant qui lui permet d’acheter cette action à un cours de 50€ (= le strike, le prix fixé du warrant).

Et comme Michel l’avait prévu, le 1er août (date d’échéance du warrant), l’action Total est à la hausse et vaut 60€. Alors, le warrant de Michel lui donne la possibilité d’acheter l’action à 50€ alors qu’elle cote à présent 60€. Si Michel achète, il aura alors gagné 10€ et on parlera alors d’effet de levier (= augmentation de la rentabilité des capitaux).

2- Le CFD

Le CFD, comme le warrant, permet de spéculer en misant sur l’évolution à la hausse ou à la baisse d’une action, d’un indice boursier ou d’une matière première (l’or ou le coton par exemple).

Ce qui fait la force du CFD, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’investir dans le sous-jacent associé (pas la peine d’acheter des actions dans le pétrole pour spéculer sur le pétrole). C’est donc ce qui fait que de nombreux traders débutants se tournent vers le CFD, car il est finalement plus accessible que le warrant. 

De même, l’effet de levier du CFD est beaucoup plus important : en pariant sur les CFD, on peut gagner mille fois plus d’argent qu’en pariant sur des warrants, et accessoirement, perdre mille fois plus (et même perdre plus que ce que vous avez misé au départ).

Aussi, les CFD sont très liquides, c’est-à-dire que cet argent n’est pas fictif, il peut arriver aussitôt sur votre compte en banque. Autrement dit, vous pouvez vendre votre CFD ou acheter un CFD à n’importe quel moment sans avoir à attendre un vendeur/acheteur en face de vous contrairement aux marchés des actions par exemple.

comprendre le trading : explication des cfd

Que fait-on pour trader un CFD ?

Là encore, il y a deux façons de se positionner : soit on achète, soit on vend.

  • Si on pense que la valeur d’une action va augmenter, alors on se positionne comme acheteur sur un CFD. On dit alors être en position long. Le trader qui prend une position « long » ouvre un achat en espérant gagner de l’argent, puis le ferme (ou revend) quelques temps plus tard, après avoir fait une plus-value si la valeur de l’action était à la hausse comme il l’avait prédit. C’est facile à comprendre, ça marche comme la bourse normale.
Exemple de position long sur Google

Exemple de position long sur Google

  • Si on pense que la valeur d’une action va baisser, alors on vend ce CFD à découvert. C’est à dire qu’on vend un CFD… qu’on n’a même pas acheté. Ouais, ce n’est pas intuitif du tout mais c’est un mécanisme de spéculation qui existe. C’est une des spécificités du marché des CFD ! On peut vendre à découvert. Par exemple, je vends (à découvert, sans les posséder) 500 CFD d’une action quelconque à 10€ chacun. Deux heures plus tard par exemple, le CFD de l’action est à 9€. Vous le rachetez en faisant une plus-value. Vendre à découvert permet de spéculer sur la baisse d’un cours, tout simplement.
Exemple de position short sur Yahoo

Exemple de position short sur Yahoo

 Pour finir…

Si l’univers du trading vous semble toujours aussi mystérieux, flou et compliqué ; rassurez-vous. Personne n’est jamais devenu trader en un jour !

Comprendre le trading et les ficelles de la finance est une course de longue haleine, alors ne vous découragez pas, restez motivés et curieux, et passons aux choses sérieuses dans la prochaine leçon qui vous apprendra à décrypter les graphiques et les plus grandes stratégies des traders.

4 Commentaires

  • Philippe Alezard
    23 novembre 2016 à 10 h 59 min

    Une analyse un peu rapide du métier de trader… et en aucun cas les traders professionnels ne touchent aux Warrants et CFD. Ils travaillent sur les produits dits « dérivés » contrats futurs et Option qui ne sont pas cités dans votre document.

    Bien cordialement

    • P.E. Muller
      18 mai 2018 à 0 h 59 min

      Les  »traders pros » pratiquent généralement avec un capital excessivement élevé. L’article ici est tout à fait valable, si l’on parle de trader en compte propre.

      Les CFD et Warr’ permettent de trader avec des capitaux minimes (jusqu’à un capital de 10€ minimum sur CFD, bien que ça sois inutile selon moi), donc intéressant pour ceux qui ne veulent pas en faire un métier mais une activité lucrative.
      Sur Futurs et Options, s’attaquer aux marchés avec un capital inférieur à 100.000€, c’est du suicide car quasi impossible de placer un ordre sans engager au minimum 1% de son capital.

      Note à savoir, le  »métier de trader » n’existe quasiment plus à l’heure actuelle. Les algorithmes l’ont tué. Seuls les spéculateurs particuliers subsistent. Désormais, vous ne trouverez plus que des ingénieurs informatiques dans les salles de courtages, pour la maintenance.

      Pour une audience novice, je trouve l’article très respectable. Difficile d’évoquer un tel sujet sans perdre les lecteurs.

      Amicalement !

    • Michel Brule
      25 avril 2020 à 8 h 36 min

      Merci pour ces explications claires. Il m’a fallu 72ans pour enfin pouvoir lire un article sur les outils boursiers des traders

  • AKE Jean Regis
    27 février 2018 à 1 h 09 min

    J’espère que je pourrai démystifier tout ce bazar de lettres que je viens de lire… Je prendrai mon temps pour relire et rerelire surtout bien comprendre avant de me lancer dans cette affaire. Bien merci pour les explications…. ?

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