Parmi les grandes questions que se posent la plupart des mentalistes débutants, se trouvent celles-ci :
- Comment analyser les autres ?
- Y’a-t-il un « dictionnaire du cold reading » ?
- Comment tirer des conclusions après avoir observé quelqu’un ?
Pour ceux qui ne connaissent pas le cold reading, il s’agit d’une technique d’analyse sociale. On observe quelqu’un (ses vêtements, sa façon d’être, sa coiffure, ses chaussures, sa gestuelle aussi) pour déterminer son profil social et psychologique, son métier, ses centres d’intérêts, son âge, etc.
Cet article répondra aux 3 grandes questions que l’on me pose souvent sur le sujet. Vous découvrirez le cold reading pratique dans un autre article.
Question 1 : quand est-ce qu’on utilise le cold reading ?
À mon avis, la bonne réponse est tout le temps. Chaque personne que l’on croise ou que l’on rencontre passe par notre « radar ». Automatiquement, on doit catégoriser les individus en les mettant dans l’une de nos cases sociales (« hippie », « musicien », « sportif », etc..).
Je ne crois pas qu’il faille se forcer à cold reader. Si vous n’avez pas l’habitude d’analyser le monde qui vous entoure, je doute que vous puissiez commencer ce soir, sur demande. C’est vraiment un mode de fonctionnement : on analyse les autres comme on respire… ou pas.
Question 2 : comment savoir si mes observations sont exactes ?
Vous êtes à l’arrêt de bus et vous observez un homme face à vous. Costard/cravate, jolies chaussures, iPhone à la main, le pied qui tapote sur le sol de manière nerveuse. Il a les mains dans les poches mais une brochure financière dépasse de son cartable.
Vous faîtes vos conjectures : il peut s’agir d’un homme d’affaire, d’un patron, d’un banquier. Il a l’air plutôt aisé, il est sûrement haut placé dans la hiérarchie, blablabla.
Une fois votre analyse terminée, vous vous demandez : « comment savoir si tout ce que je pense est vrai ?« . Il y a deux issues possibles :
- Si vous avez l’occasion (ou simplement du courage), vous entamez la discussion avec la personne. C’est un exercice intéressant que je recommande souvent.
- Sinon, vous abandonnez.
Et oui : le cold reading de rue n’a pas vraiment d’intérêt. C’est fun, ça fait passer le temps à l’arrêt du bus ou sur un banc, mais ce n’est pas du tout l’endroit pour s’entraîner.
Un cold reading utile c’est un cold reading que l’on peut vérifier et surtout affiner. Caricaturer quelqu’un en l’observant est un bon réflexe, mais il faut pouvoir affiner les traits de cette caricature. Il faut pouvoir améliorer les contours du dessin.
C’est ce que l’on fait tous lorsqu’on rencontre un nouveau collègue ou un camarade à l’école. On a d’abord une première impression, puis on discute avec la personne, on affine notre impression… jusqu’à devenir ami (ou ennemi !). Le cold reading est une sorte de « première impression », plus analytique, plus poussée, plus consciente.
Question 3 : y’a-t-il un livre qui explique les choses à observer, avec les conclusions à tirer ?
Il faut faire gaffe avec ce genre de livres. Ils peuvent être tout aussi géniaux qu’extrêmement merdique.
Prenons un exemple ! Quand je vois quelqu’un en sarouel je me dis « oh, un hippie ». Pour d’autres, le sarouel c’est la classe, ou c’est peut-être un pantalon tout ce qu’il y a de plus anodin. Si j’associe « sarouel » avec « hippie », c’est parce que mon vécu et mes rencontres m’ont fait créer cette association.
C’est la même chose pour toutes les associations psychosociales du cold reading. En fonction de votre milieu social, de vos orientations politiques et de vos idéologies, vos conclusions pourront être radicalement différentes des miennes.
Beaucoup d’éléments très subjectifs rentrent en jeu dans la théorie du cold reading : il n’existe pas UN portrait par individu mais autant de portraits qu’il existe de cold readers.
Début 2018, Philippe Peytroux (un mentaliste bien connu en France) a sorti un beau livre de cold-reading, qui fait justement très attention à ne pas tomber dans les stéréotypes subjectifs. Il est dispo pour environ 29€ sur son site web.
Ce qui est fort avec ce livre, c’est qu’il s’attache à des détails que vous pourrez facilement mémoriser et utiliser dans vos propres analyses. En plus, il est super facile à lire, plein de couleurs et de schémas. Une fois sa lecture terminée, c’est à vous d’adapter vos observations avec le contenu du livre.
Bref, n’hésitez pas à vous le procurer si le cold-reading vous passionne (et non, je ne suis pas affilié à Philippe Peytroux !). C’est probablement la meilleure ressource en France pour débuter ou vous perfectionner.
Bon cold-reading !
40 Commentaires
Cholet
9 janvier 2018 à 11 h 43 minBonjour Stéphane, Félix, Charles,
Je me trompe si je vous dis que vos activités commerciales supportent mal l’esprit critique de ceux qui lisent vos articles.
Je ne vois que des réactions allant dans votre sens.
http://www.cnrtl.fr/etymologie/turbulent#
Bon désordre.
Philippe
Stéphane Paton
7 février 2018 à 20 h 42 min?!