C’est paradoxal mais c’est pourtant vrai : certains empathiques se battent tous les jours pour … perdre leur empathie. Ils se battent avec eux même pour ne plus ressentir toutes les émotions de leur entourage. Je suis plutôt bien placé pour en parler parce que ce combat me concerne. J’écrirai un billet sur cette facette de l’empathie très prochainement !
En attendant, la majorité d’entre vous aimerait développer son empathie. Je ne peux pas vous donner de techniques « toutes prêtes » pour cela. En tous cas, je n’en ai pas encore trouvées, mais je vais y réfléchir et étudier la question.
Ce que je vous propose dans cet article, c’est une présentation des 5 étapes du processus empathique. C’est ce processus qui se met en marche quand ont ressent une émotion par le biais empathique. Si vous êtes empathique et que vous vous reconnaissez dans ce processus (ou au contraire), j’aimerai beaucoup avoir vos réactions en commentaire !
Si vous n’êtes absolument pas empathique, j’espère que cette mise à plat vous aidera à mieux comprendre ce concept souvent mystifié.
Étape 1, laissez tomber votre grille d’analyse
Nous avons tous une grille d’analyse en nous, qui nous permet de mettre nos interlocuteurs dans des cases, en fonction des expériences et des rencontres que nous avons déjà vécu. Nous jugeons tous nos interlocuteurs, d’une façon ou d’une autre.
Pour développer votre empathie, vous devez vous forcer consciemment à lâcher votre grille pendant la conversation. Ne cataloguez plus votre interlocuteur, forcez vous à croire que cette personne est d’un genre nouveau. Un genre que vous n’avez jamais rencontré auparavant.
Étape 2, enterrez votre égo, enterrez votre « je »
Vous ressentirez les émotions de votre interlocuteur si et seulement si vous vous focalisez sur lui. Pour vous focaliser, oubliez-vous. Ne vous comparez pas avec lui, ne vous mettez pas en avant, ne parlez pas de vous, ne cherchez pas à prendre une place importante dans la conversation. Il est difficile, voire impossible, d’être charismatique ET empathique lors d’une seule et même discussion. Faites votre choix avant d’entamer le dialogue.
Étape 3, déconnectez votre esprit critique pour devenir empathique
En enterrant votre égo, vous arriverez à ne porter aucun jugement sur votre interlocuteur. Ce manque d’esprit critique vous permettra d’écouter et « d’avaler » les paroles de votre interlocuteur sans les analyser ni les critiquer. Vous acquiescerez. Pas pour devenir un suiveur, mais pour devenir consensuel. Pour plaire, pour donner l’illusion d’être en symbiose. En forçant cette symbiose, en vous forçant à être en accord avec votre interlocuteur, la sensation d’empathie viendra d’elle même. On est naturellement empathique avec ses meilleurs amis ou avec sa moitié parce qu’on s’identifie à eux, parce qu’on les connait, et parce qu’on est d’accord avec eux. Le consensus est naturel.
Il extrêmement complexe d’être emphatique lors d’un conflit ou d’un débat un peu chaud avec un tiers. Simplement parce que nous ne sommes pas en phase avec lui.
Étape 4, observez consciencieusement
Dans tous les cas, l’empathie n’est ni un pouvoir, ni une force magique. L’empathie repose essentiellement sur l’observation des gestes, du vocabulaire, de la syntaxe et des micro-expressions.
Par exemple une phrase qui ne se termine pas vraiment, un volume de voix qui diminue, une question rhétorique, une intonation suggestive, un regard qui fuit. Tous ces signaux là doivent vous faire penser que votre interlocuteur cache une émotion ou un sentiment.
Étape 5, devenez votre interlocuteur
En réalité, démasquer un détail qui trahi une émotion cachée n’est pas le plus gros du travail. Le fait est que vous ne devrez pas analyser ce détail de manière pragmatique. L’empathie repose sur quelque chose d’assez ésotérique, sur quelque chose de profond qu’il faut réussir à ressentir intérieurement. C’est pour cette raison que je n’arrive pas à vous donner de techniques concrètes. Ce que je pourrai faire par contre, c’est vous proposer des exercices d’empathie. Des exercices de la vie de tous les jours pour vous forcer à « mettre en route » votre empathie.
Revenons à notre 5ème étape : c’est le moment où vous allez « devenir » votre interlocuteur. Vous n’êtes plus vous, vous êtes lui. Vous êtes en train de faire ce qu’il fait. Imaginez qu’une âme quitte votre corps et qu’elle aille se réfugier dans celui de votre interlocuteur. C’est un peu glauque comme idée, mais c’est un bon moyen de visualiser ce concept de « transfert d’émotions ».
Une fois que vous arrivez à vous mettre dans sa peau, repensez au détail de l’étape 4. Essayez de situer votre interlocuteur dans le lieu et dans le contexte où ils se situent actuellement. Essayez de ressentir son état émotionnel, s’il est confiant ou s’il est mal à l’aise.
Prenons un exemple : vous êtes entrain de choisir un nouveau papier peint pour la chambre commune de votre colocataire et vous. Votre coloc a un caractère de suiveur et s’affirme rarement. Vous savez qu’en lui demandant son avis sur un papier peint du magasin, il vous répondra immédiatement « oui oui il est très beau, si tu l’aimes, on prend ça pas de souci ! ».
Ce genre de personnes est très agaçant, parce qu’on ne sait jamais si les choix que l’on fait qui les concernent les satisfont vraiment. L’empathie est un bon moyen de lire à travers ce type de personnes socialement « molles ».
Tous ces éléments réunis, en plus d’un petit effort de concentration et d’intuition, vous permettront de deviner le sens de petits détails chez vos interlocuteurs. Cette 5ème étape dure, en réalité, environ 50 millisecondes; mais elle suffit à ressentir une émotion, un trait de caractère, une angoisse, une gêne. Cette émotion ne vous envahira pas comme une émotion que vous vivrez, mais plutôt comme un émotion que vous subirez : un frisson intérieur, une boule au ventre, un tournis…
Lecteurs empathiques, pensez à donner votre point de vue dans les commentaires ! 🙂
69 Commentaires
caro
23 novembre 2014 à 14 h 42 minBonjour
Est ce qu’il est possible de vous contacter en privé ?
Félix Boussa
8 janvier 2015 à 16 h 26 minOui par e-mail : [email protected] 🙂
Louis
15 décembre 2014 à 18 h 50 minMoi j’ai 13ans et je suis empathique mais je le contrôle pas du tout. Et c’est assez bizarre on va dire je resend une sensation bizarre au coeur et je rescend le sentiment de la personne et je sais pas comment je sais qui est la personne..et sa m’arrive soit beaucoup dans le mois sois pas..
C’est assez bizarre j’aimerais bien le contrôler
Daria
26 août 2017 à 12 h 10 minJai 15 ans et depuis longtemp je suis empathique,on m’a fait voir un psychologue mais je n’ose pas en parler parce que les émotions de mon entourage me remplisse la tête et je sais plus comment m’en sortir