J’en parlais dans cet article « 3 conseils pour bien vous préparer avant de manipuler vos cibles » : vous avez besoin de confiance pour manipuler quelqu’un.
Lorsque vous souhaitez manipuler ou séduire (au sens « social » du terme, pas au sens sexuel) quelqu’un que vous ne connaissez pas, vous vous heurtez souvent au problème de la discussion. Que faire quand il y a un blanc pendant la discussion? Comment noyer ses propres techniques de manipulation dans une discussion ? cet article vous servira non seulement à mieux manipuler, mais il vous servira aussi à développer votre sens de la conversation dans la vie de tous les jours.
Il existe deux types d’inconnus : ceux que vous dérangez et ceux à qui vous plaisez. Votre but sera d’être consensuel pour un maximum d’inconnus. Pour cela, il existe bon nombre de techniques très utilisées d’une part par les coaches personnels, d’autre part par les professionnels de la manipulation ou de la vente afin de mettre le client à l’aise.
Premièrement, vous intéresserez les inconnus si et seulement si vous parlez d’eux. À moins d’être connu ou très éloquent, vous n’avez pas intérêt à parler uniquement de vous. Clairement, vous aurez intérêt à terminer la majeure partie de vos phrases par une question d’accroche qui permet à votre interlocuteur de parler de lui. N’utilisez jamais de phrases affirmatives sans aucune accroche interrogative derrière.
Deuxièmement, regardez toujours votre interlocuteur dans les yeux. Si vous suivez ce blog régulièrement je ne devrais même pas avoir besoin de vous en parler. Ce conseil est FONDAMENTAL.
Troisièmement, vous devrez toujours avoir des sujets bateaux dans la poche. C’est-à-dire qu’un blanc est très mal vécu dans une conversation entre deux personnes qui ne se connaissent pas. D’office, lorsque deux inconnus se parlent, il existe une tension un peu pesante. Vous devrez absolument réduire cette tension avec votre interlocuteur en ayant toujours quelque chose à raconter. Le danger, c’est de parler de vous. Le bon manipulateur sait noyer le poisson en parlant toujours de son interlocuteur.
Il existe une technique de conversation appelée « l’écho conversationnel ». Cette technique est simple : il suffit de répéter les affirmations de votre interlocuteur en les paraphrasant. Dans votre cas, vous rajouterez toujours une accroche interrogative à vos répliques.
Voici une conversation typique entre deux inconnus qui débouchent souvent sur un blanc monstrueux :
– Il fait beau aujourd’hui ! ça fait du bien.
– Oui, il fait très beau.
Que dire de plus ? En utilisant l’écho conversationnel, on trouve une porte de sortie à toutes les situations gênantes qui proviennent lors d’un blanc.
– Il fait beau aujourd’hui ! ça fait du bien.
– Oui, le temps est superbe [<= paraphrase]. Qu’allez-vous faire aujourd’hui ? En profiter pour sortir un peu ? [<= accroche interrogative]
Évidemment, votre interlocuteur ne répondra pas forcément par une réplique avec une belle accroche interrogative. C’est donc à vous de savoir enchaîner les discussions même après une affirmation forte de votre interlocuteur.
Poser des questions est le meilleur moyen de créer une discussion intéressante. Même si vous pensez que votre question tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, n’hésitez pas à la poser. Le plus dommage serait de ne rien avoir à vous dire.
Dans mon métier, j’ai souvent affaire à d’autres hommes d’affaires. Avant une réunion, pendant un repas : je DOIS avoir quelque chose à dire. Ce sont des relations professionnelles très importantes qui sont menacées si le courant ne passe pas.
J’essaie toujours de trouver une accroche sur un détail qui concerne mon interlocuteur. La marque de sa voiture, sa façon de s’habiller, sa montre qu’il doit particulièrement chérir etc. Si jamais je ne trouve rien d’intéressant à dire sur ce genre de choses, je le questionne sur son passé d’homme d’affaires, sur sa vie professionnelle actuelle. Au final on trouve toujours quelque chose à raconter aux personnes que nous ne connaissons pas.
Le bon manipulateur doit apprendre l’art de la discussion. Pour cela, je vous recommande vivement le livre « Le grand art de la petite conversation« . Son auteur, Debra Fine, était une geek complètement introvertie. Elle n’avait aucune confiance en elle. Puis, elle a décidé de prendre les choses en main et a commencé à apprendre l’art de la discussion. Ce sont ses techniques qu’elle partage avec nous dans cet ouvrage qui coûte moins de 13€.
19 Commentaires
djermani
20 mars 2011 à 20 h 36 minslt
cher felix je vous félicité personnelement pour ses profonde sujet de notre vie contemporaine que nous a tu révéler a beauquoux de gens comme mois qui cherche toujours les solution pour attirer les fruits de sont destin dans se monde trés peut dans se réalite fondamental la fréreternite sons exception les religions est pour la paix toute entiéres etc……………………………
merciiiiiiiiiiiiiii profondément chér ami félix
kévin.
21 mars 2011 à 20 h 13 minTout ceci est très intéressant! 🙂 très bel article! bravo.
Il y a, par ailleurs, de nombreux sujets que l’on peut ainsi inclure, tel que la marque des vêtements ( je ne sais pas, mais j’ai un véritable dont pour cela!), les résultats sportifs ( ça ils adorent :D), Les horaires du bus ( si on est à l’abribus, et qu’on a loupé un bus important une fois… quoique là on parle de soi… :S), les hobbies (musique; genre, groupes, concerts potentiels… dessins, sport, jeux vidéos …)
Mais, Félix, l’art de la conversation est quelque chose qui peut paraître simple, mais en réalité ne nécessite-on une assez grande culture, ou en tout cas, des savoirs assez spécifiques et précis? Quoi qu’il en soit, c’est un très bon exercice que l’on renforcerais grâce à du théâtre d’improvisation, qui forge la répartie.
Par ailleurs, là aussi, il aurait été très intéressant d’avoir un petit exercice, par exemple, devoir aborder un individu d’un certain âge, ou d’une classe sociale particulière et arriver à connaître un aspect particulier de sa vie, ou quelque chose comme ça … avoir un but, quoi, dans notre conversation. 😉
Felix Boussa
22 mars 2011 à 18 h 43 minBonsoir Kévin,
Bien sûr, je vous proposerai un exercice lié à la conversation. Mais pas tout en même temps ! 😀
Concernant ta remarque sur l’intelligence : oui et non. Il y a les « beaux parleurs », on en connait tous. Ce sont peut-être des abrutis, mais ils savent discuter. Ils n’ont pas de culture, leurs discussions ne sont pas intéressantes, elles traitent de banalité, mais ils savent tenir en haleine.
La conversation, c’est aussi la gestuelle, le regard, les mimiques. On peut devenir plus intéressant en apprenant à bien manier tout cela. Sans être très intelligent.
J’écrirai des articles là dessus.
Alors oui, avoir de la culture aide. Avoir de la culture permet d’élever le niveau de la conversation de manière remarquable. Ceci dit, avoir de la culture n’est pas nécessaire pour « bien discuter ».
Bonne soirée,
Félix.
Kéa
11 octobre 2011 à 12 h 43 minLorsque la conversation s’oriente vers un sujet que je ne connais pas, j’amorce une ou deux questions (prendre une posture exprimant l’intéret, utiliser un vocabulaire et un mode vocal convaincant…). Mon interlocuteur rebondira inéluctablement en me répondant avec force détails. Vous savez à quel point on peut être bavard quand on maîtrise un domaine (et puis… Les gens adorent parler d’eux…)!! Il ne me restera plus qu’à le laisser parler. J’aurai nourri ma culture générale et la conversation, j’aurai flatté mon interlocuteur… Restera à clore, voire arrêter le flux verbal de la conversation. Là, c’est une autre histoire!!!
Damien
21 mars 2011 à 23 h 12 minJe pense pas être mauvais dans ce domaine. 🙂
Juste à améliorer chez moi : avoir des sujets bateaux dans la poche.
C’est vrai que parfois »rebondir » sur les sujets de son interlocuteur ne suffit pas si il est très peu bavard, avoir quelques cartes dans sa manche doit aider !
PainKetchup
24 mars 2011 à 0 h 22 minBon article mais un peu léger à mon goût. Parler entre autres de distance conversationnelle, du choix des mots et du sens dominant aurait pu être bien.
Ce sont des « techniques » assez simple à assimiler et grandement utile pour parfaire sa conversation 🙂 .
Felix Boussa
24 mars 2011 à 20 h 12 minBonjour PainKetchup,
Merci pour ton commentaire ! Je préfère ne pas surcharger les articles. Je continuerai à aborder le thème de la conversation dans d’autres articles, plus en profondeur.
J’espère que les prochains te combleront.
Félix.
Maxime Wype
25 mars 2011 à 3 h 15 minIl y aurait tellement à dire sur le sujet 🙂
Ton article m’a bien intéressé ; je lis en ce moment « L’art d’avoir toujours raison » de Schopenhauer, une étude sur la dialectique, donc je suis dans l’ambiance !
Aymene
20 juin 2011 à 0 h 16 minJe pense être mauvais dans ce domaine. 🙂 :
juste le truc qui ne va pas chez , je ne parle pas trop au personnes de mon âge .
Je suis plus mature qu’eux mais avec les beaucoup plus mature , je ne suis pas plus mature .
sinon comment être un bon manipulateur aussi ?
Réponse : être toujours au centre de l’attention ! eh oui c’est quelque chose à enseigner savoir bien se faire remarquer ! .
Topaze
30 août 2011 à 10 h 11 minJ’aime assez, aussi, laisser des blancs monstrueux. Puis le combler, évidemment. Mais laisser mariner l’interlocuteur, encore plus s’il est peu ou pas intéressant, me paraît être une bonne chose. Enfin, c’est mon avis. Ca vient peut-être de ma propension naturelle à vouloir faire sentir ma supériorité, qui sait ?
Le blanc, en soi, donne la possibilité à l’autre de mener la conversation. C’est un excellent indicateur d’intelligence. Si l’autre ne saisit pas cette occasion, et bien, on peut le relancer. Mais mener seul une conversation… c’est épuisant !!! Et quoi de mieux qu’un blanc pour mettre l’autre mal à l’aise et exprimer son désarroi ?
Vive les blancs !!!
Félix Boussa
30 août 2011 à 15 h 14 minHello Topaze,
C’est intéressant, mais ce n’est pas ce que je recherche beaucoup de personnes. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une stratégie gagnante à adopter lors d’un repas professionnel ou d’un premier rendez-vous amoureux. Pour s’amuser avec un inconnu, je suis d’accord.
Félix
Topaze
30 août 2011 à 15 h 27 minOui, j’avoue… J’aime m’amuser, et je voyage énormément. Du coup, l’inconnu du train, c’est un peu mon ami de quelques heures (ou pas du tout mon ami, c’est selon).
Ce que je veux dire, c’est qu’avec un inconnu lambda, le blanc n’est pas à dramatiser. Un blanc peut ne pas être gênant, s’il est voulu. Lors de ma rencontre avec ma femme, il y avait des blancs. Mais gérés correctement, ils peuvent être un véritable soutien, un appui, même. D’ailleurs, lorsqu’elle me parle de cette première rencontre, elle me dit : « Ce qui est bien, c’est qu’il n’y avait pas de blancs… »
Comme quoi, tout n’est qu’une question de ressenti. Je crois qu’un blanc n’est pas gênant si l’on est pas gêné. Il ne faut pas forcer les choses, le blanc est naturel. En voulant combler un blanc, la plupart des gens sont, disons-le franchement, un peu lourds.
C’est finalement comme en musique. Parler oui. Savoir se taire, aussi. Comme en musique, c’est l’art d’arranger les sons et les silences, qui compte. C’est à ce titre que la conversation mérite le titre d’art. Parce qu’il n’y a pas de recette miracle, parce que, comme souvent, c’est une simple question d’empathie et de ressenti.
Félix Boussa
30 août 2011 à 15 h 32 minJe ne peux qu’être d’accord avec tout ça. C’est d’ailleurs une très belle métaphore de la discussion que tu proposes. Merci pour ton intervention !
Kéa
11 octobre 2011 à 12 h 27 minTout est question de circonstance et de but recherché. Je n’oublie jamais que j’ai, avant tout, affaire à un individu qui a une personnalité, tant dans le domaine professionnel que privé. J’utilise l’intuition (le ressenti) ET la technique.
antoine
26 juin 2012 à 22 h 04 minj’ai remarqué que les gens aime qu’on s’intéresse à eux ( ça passe par les questions ) , chaque nouvelles rencontre je questionne et laisse parlez . drôlement efficace pour les mettre en confiance , et lorsque quelqu’un est en confiance c’est plus facile de discuter ( comme dans le petit prince, ou il commence par apprivoiser le renard par exemple )
Kango
16 février 2013 à 1 h 14 minBonjour Félix,
C est marrant je connais une personne du même prénom que toi qui utilise la manipulation depuis qu’il est en âge de marcher, juste un exemple:cette homme a détruit la vie de ses enfants et de la mère de ses enfants en les manipulant pendant des années, aujourd’hui la mère de ses enfants a d’énorme problème de santé du au stress quotidien de voir ses enfants ne plus sourire, je te passe tout les détails de cette histoire, alors est ce toujours une bonne chose la manipulation, quand on connais les dégâts sur le long terme parce que en face, la victime comme on l appel crois quel peut changer cette être humain alors qu’il s agit d’un monstre….
Naël Soufi
13 octobre 2014 à 22 h 25 minSalut Felix, je sais, je fais de l’archéologie dans les poste mais j’ai cette question qui me taraude l’esprit :
Le fait d’exposer tes techniques ici ne met-il pas en danger le succès de ces dernières ? Si je suis un homme d’affaire et je tombe là dessus, je saurait dans une conversation ce que tu es en train de faire etc.
J’ai beaucoup de mal à m’expliquer (le soir T.T), si c’est pas clair, dis le moi et je te réexpliquerai 😉
PS : Je pense bientôt acheter ton livre ! 🙂
Félix Boussa
17 octobre 2014 à 15 h 04 minRe Naël (eh, tu es partout !),
Ces techniques ne sont pas secrètes, les gens qui travaillent dans des milieux où l’influence est importante les connaissent déjà par coeur. Beaucoup de gens savent tout ça de manière intuitive, d’autres non. Il n’y a rien de mystérieux, il vaut vraiment mieux que la manipulation soit connue plutôt que l’inverse.
victor oberthur
15 mars 2016 à 13 h 14 minSalut Félix.
j’aimerais devenir mentaliste en parallèle a se que je fais déjà en magie.
mais (il y a un mais) je n’arrive pas a trouver des articles complets et précis( avec des schémas et tout ça ).
j’aimerais aussi ( si se n’est pas trop demander ) pouvoir avoir des trucs pour décoder les profs ( je suis au lycée )
Merci d’avance.