« Sympathie, empathie, compassion, pitié, condescendance. » Réussiriez-vous immédiatement à me donner une définition claire de chacun de ces termes ? Sans vouloir vous prendre de haut, je me permets de douter. La nuance entre chacun d’eux a l’air mince, mais est en réalité extrêmement puissante.
L’empathie, c’est la capacité que l’on a à se mettre à la place des autres. A comprendre et décrire leurs émotions, mais sans les ressentir nous même à ce moment là. Vous faîtes preuve d’empathie lorsqu’en regardant un ami, vous lui dîtes « j’ai l’impression que quelque chose ne va pas… je me trompe ? ».
La sympathie est une forme d’empathie. En plus de comprendre les émotions de notre entourage, on les ressent personnellement. A moins que vous soyez bipolaires, vous faites preuve de sympathie à l’égard des gens que vous aimez. Vous partagez leurs peines et leurs malheurs. Si la mère de votre meilleur ami meurt, vous comprendrez la peine de ce dernier, puis vous vous identifierez à lui, et vous ressentirez sa tristesse.
Ces deux notions expliquent un nombre faramineux de réactions et de concepts sociologiques, psychologiques et même philosophiques. Par exemple, le pourquoi de la vie en société des animaux et des êtres humains. L’empathie permet aussi d’aborder la théorie du complot et la manipulation des masses d’un angle que je juge pertinent.
De nombreux responsables politiques et économistes affirment que la nature se fonde sur la lutte pour survivre. C’est faux : en groupe, les primates soignent leurs blessés et ralentissent le pas pour faciliter leurs déplacements, les singes sont donc empathiques.
Les rongeurs le sont aussi comme le montre cette expérience : un rat devait activer un petit levier pour récupérer une graine. En activant ce levier, un autre rat subissait des décharges électriques dans son champs de vision. Lorsqu’il l’a eu compris, il n’a plus jamais ré-appuyé sur le levier pour gagner sa graine. Il comprenait la douleur de l’autre.
Si l’homme est un loup pour l’homme, il l’est dans tous les sens du terme, pas seulement dans l’aspect négatif. Trop de hauts responsables modèlent la société actuelle sur la lutte permanente qu’ils croient exister dans la nature.
Prenez un chapeau de magicien et mettez-y des arguments véreux de politicards au rabais. Faites semblant de mélanger l’intérieur du chapeau avec des théories sur la nature humaine, puis ressortez le tout. Voila comment il est simple de montrer que la nature confirme n’importe quelle thèse idéologique.
L’empathie est une arme puissante, mais aussi un solide bouclier.
Dans de prochains articles, je vous expliquerai comment développer votre empathie pour comprendre, appréhender, anticiper la réaction et les émotions de vos interlocuteurs. L’empathie permet non seulement de comprendre et d’identifier les émotions, mais aussi de déceler le mensonge, la gêne, la frustration et les sentiments qui parasitent les relations humaines.
En étudiant la psychologique sociale, cognitive, émotionnelle et la psychogestuelle, il devient presque naturel de développer une capacité d’empathie. Il ne s’agit pas d’un don, quoi que des études (que je ne qualifierai pas de « sûres ») ont tentées de montrer que les femmes étaient plus aptes à développer un sens de l’empathie que les hommes.
A bientôt !
23 Commentaires
Damien
7 février 2011 à 11 h 09 minEtant pratiquant et apôtre d’une animalité maîtrisée en l’homme (a la manière du Satanisme moderne) autant dire que cet article m’a vraiment plu !
Cette expérience avec les rats je l’ignorais et elle me fait bien réfléchir. J’aime aussi ton style d’écriture sur le coup, vraiment très bon.
Vivement la suite.
Felix Boussa
7 février 2011 à 13 h 51 minJe te remercie ! La suite arrive bientôt.
anko410
14 février 2011 à 18 h 59 minHate de lire la suite !!
Fajr Breeze
28 février 2011 à 19 h 43 minC’est vrai que l’empathie peut changer les idées d’une personne vers la source de l’empathie à 360 degrés. c’est hallucinant
Harkonnen
6 mars 2011 à 18 h 28 minPeut on avoir des références sur cette fameuse expérience sur des rats ??? XD
Eh oui grâce à toi maintenant je demande des références pour ce genre d’expérience qui illustrent (trop?) parfaitement un point de vue =)
Felix Boussa
9 mars 2011 à 17 h 52 minHello Harkonnen !
Tu as bien raison de demander des sources. Voila l’étude en question.
Malheureusement elle est payante !
Tu peux aussi vérifier l’information sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Empathie
Paragraphe « Neurosciences et empathie », l’expérience est expliquée et la source est citée. (référence 18)
loss
5 mai 2011 à 12 h 50 minbonjour! je suis nouvelle inscrite et ce site est tres instructif
en ce qui concerne la sympathie vous dites qu’on la ressent sauf dans le cas d’une bipolarite
je suis bipolaire mais je ressens bien de la sympathie!!
Felix Boussa
5 mai 2011 à 20 h 38 minBonjour Sarah,
En parlant de « bipolarité » ici, je bafoue littéralement le terme médical. Je voulais simplement dire qu’en général, on compatit pour nos amis sinon, quelque chose cloche.
Merci pour votre commentaire,
Félix.
Pierre
15 mai 2011 à 9 h 16 minCe qui me plait dans l’idée de développer l’empathie c’est de stimuler la compréhension bienveillante, la compassion
Attention à l’empathie mentale
Une proximité suffisante avec l’autre pour ressentir ce qu’il vit et pas trop proche afin de ne pas être débordé nous même par l’émotion de l’autre et pouvoir ainsi le comprendre
Attention à l’empathie mentale: je devine sans émtion ce qui se passe chez l’autre,
Felix Boussa
15 mai 2011 à 11 h 43 minSalut Pierre,
Quelle différence fais-tu réellement en empathie et empathie mentale ?
Romain
2 août 2011 à 9 h 15 minHello Félix,
La différence subtile entre empathie et sympathie est très claire, merci. Elle se confirme d’ailleurs d’un point de vue étymologique. Témoignez de la sympathie, c’est compatir et je me rappelle de mon professeur de latin nous disant : « Compatir, c’est souffrir avec ». D’ailleurs, la traduction la plus appropriée du mot anglais « sympathetic » est « compatissant » et non « sympathique ». 🙂
Renaud
24 juin 2017 à 0 h 20 minTout à fait Romain. J’irais même encore plus loin. Il est intéressant de faire la distinction entre empathie « sèche » et empathie « mouillée ». En hypnose conversationnelle, que je pratique quotidiennement, il est indispensable de pratiquer l’empathie « sèche » (c’est-à-dire un type d’empathie qui me permet de comprendre et accueillir les émotions de l’autre, tout en restant suffisamment dissocié pour rester efficace dans mon objectif thérapeutique). Cette nuance (que l’on utilise en psychologie clinique) me semblait intéressante à ajouter à la discussion). Sinon, bravo pour ton projet sur le décodage du non-verbal. Good job 🙂
dural
24 août 2011 à 15 h 54 minBonjour
Il n’existe qu’une seule réflexion qui s’appelle raisonnement pour donner raison car unique à permettre de voir la vérité, que ce soit sur soi ou sur l’autre. Ce raisonnement s’appelle la logique. Il est le seul qui permet de deviner ce que l’autre pense. L’empathie est donc un effet du raisonnement logique. Sauf que l’empathie se retrouve dans trois raisonnements qui permettent plus ou moins leur degré à voir la vérité, les trois raisonnements des lumières.
Dans l’ancien temps la logique était appelée pouvoir de magie. Pouvoir par contraction de la formule « pour voir la vérité » et magie qui signifiait la remise des choses dans l’ordre.
Dans mon site j’explique le fonctionnement des cinq réflexions comparées entre elles afin de s’apercevoir de leur différence et comment devenir empathique sachant que cela ne peut pas être inné.
Cordialement
Félix Boussa
29 août 2011 à 9 h 29 minMerci, je vais y faire un tour ! 🙂
sainkho
19 août 2012 à 10 h 34 minen effet je pense aussi que les femmes ont des facilités (pour toutes un tas de raisons socioculturelles) en matière d’intelligence émotionnelle et ont clairement un train d’avance… j’ai cela dit des doutes… si certaines capacités se travaillent, sans un talent de « mentaliste » à la base je ne pense que tout le monde pourra développer tout ça… tout le monde n’est pas doué en communication, observation de l’autre et cela requiert une forme de sensibilité et d’intérêt particulier pour tout ça… je pense aussi que ça relève d’ l’instinct de survie… et que selon notre parcours nous développons certains aptitude à la survie ou pas… on le voit par exemple chez les médiums : la plupart ont eu à faire à des expériences plus ou moins traumatisantes qui ont révelé et développer un don qu’il avait déjà un minimum… (tjrs la rencontre entre de l’inné et de l’acquis)… pareil chez la plupart des « génies » (hommes ou femmes) : Mozart avait un talent mais il est né dans une famille de musiciens qui l’a clairement poussé, son père notamment (il aurait été une fille on l’aurait étouffé dans l’oeuf à son époque)… enfin bref tout ça pour dire quoi… qu’il y a un talent inné à la base qui se travaille… nous n’avons pas tous les mêmes capacités de perceptions/analyse du comportements de nos semblables… enfin qqun de doué pourra manquer de la confiance en soi nécessaire… du coup ce sera surtout ce pan là qu’il faudra développer chez lui…
Christine Geranio@Vivre ton corps
21 novembre 2012 à 17 h 23 minEn plus de ces définitions le mot « empathe » apparaît depuis quelque temps.
Il est dérivé de l’anglais « empath ».
L’empathe a de l’empathie et de la sympathie, mais ça va plus loin que ça.
Il ressent les émotions des autres dans son corps… même quand il ne le veut pas.
Il « capte » les émotions des gens autour de lui ou plus loin.
Souvent, il ne sait pas si une émotion vient de lui ou de quelqu’un d’autre- ça donne quelques problèmes d’identité.
GOBERT arnaud
17 août 2013 à 21 h 28 minL empathie s aquière avec l expérience de la vie ,des gens,pour ceux qui savent maitrisé leur cerveau et leur corp .les jédi de lucas illustrent bien cela je pense.
geoffrey
13 novembre 2013 à 19 h 24 minbonjour tres bon article , qui fait reflechir ,se mettre a la place de l autre pr anticipé mais comment stimuler son empathie ?
Et comment etre sure de ses sentiments et ne pas s induire en erreur?
je suppose qu il doit avoir des trucs et astuces…
si quelqu un pouvait m eclairer sur le fait de developper son empathie ca ferait plaisir
merci d avance
jim
3 janvier 2014 à 16 h 16 minbonjour à tous,
à la fin de l’article il est dit qu’une étude (que tu juges « pas sûre ») explique que les femmes seraient plus apte que les hommes à développer un sens de l’empathie.
Si c’était vrai, ce qui ne m’étonnerai pas du tout, j’expliquerais ça en faisant un rapprochement avec « l’instinct maternel ». Une mère à besoin d’un certain sens de l’empathie pour comprendre son enfant, la colère, la peur, la douleur sont des émotions que l’ont ne peut capter que par empathie, surtout chez un nouveau-né.
Une mère est donc une personne qui s’entraine régulièrement à affiner sa sensibilité « empathique », n’est ce pas? et toutes les femmes sont des maman potentielles, ne serait-ce pas là une façon de comprendre une certaine facilité de la part des femmes développer ce genre de capacité?
kar
25 septembre 2014 à 12 h 23 minBonjour,
Et moi qui aller m’en passer de l’empathie, merci pour cet article, je vais m’accrocher
Pierrick
2 mai 2015 à 1 h 58 minDans certains cas, l’empathie peut bel et bien être un don, ou plutôt une sorte de sixième sens.
C’est mon cas par exemple, étant intellectuellement précoce, j’ai cette facilité à comprendre le ressenti d’autrui, et ça m’a toujours aidé à analyser les gens et leurs façon de penser.
Discutez avec un précoce adulte, vous en apprendrez beaucoup, et vous lui en apprendrez beaucoup, moi-même j’adore discuter de psychologie avec des précoces, ça ouvre de nouvelles perspectives de vision des chose 😉
Mifort
25 juin 2019 à 2 h 52 minC’est génial !
Mifort
25 juin 2019 à 2 h 53 minLa connaissance est une clé.